Alice Weidel

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Alice Weidel
Illustration.
Alice Weidel en 2019.
Fonctions
Chef de l'Alternative pour l'Allemagne
En fonction depuis le
(1 an, 10 mois et 6 jours)
Avec Tino Chrupalla
Co-présidente du groupe AfD au Bundestag
En fonction depuis le
(6 ans, 6 mois et 1 jour)
Avec Alexander Gauland (2017-2021)
Tino Chrupalla (depuis 2021)
Législature 19e et 20e
Prédécesseur Création du groupe
Députée fédérale allemande
En fonction depuis le
(6 ans, 6 mois et 1 jour)
Élection 24 septembre 2017
Réélection 26 septembre 2021
Circonscription Bade-Wurtemberg
Législature 19e et 20e
Biographie
Nom de naissance Alice Elisabeth Weidel
Date de naissance (45 ans)
Lieu de naissance Gütersloh (RFA)
Nationalité Allemande
Parti politique AfD
Diplômée de Université de Bayreuth
Profession Économiste
Essayiste
Religion Luthéranisme

Alice Weidel, née le à Gütersloh, est une femme politique allemande.

Membre du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), elle mène la campagne de ce parti aux élections fédérales de 2017, lors desquelles elle est élue députée. Elle devient dans la foulée présidente de son groupe parlementaire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Alice Elisabeth Weidel naît le à Gütersloh, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie[1].

Son père est représentant commercial dans le domaine de l'immobilier ; sa mère tient le foyer familial. Elle grandit à Harsewinkel, dans le même Land, avec son frère et sa sœur aînés (dix ans plus âgés)[1],[2].

Formation[modifier | modifier le code]

Au terme de ses études secondaires à Versmold, achevées en 1998, Alice Weidel fait des études d'économie et de gestion d'entreprise à l'université de Bayreuth[1]. Elle obtient plus tard un doctorat en 2011[3]. Sa thèse, rédigée sous la direction de l'économiste Peter Oberender (de), est consacrée à l'avenir du système de rentes en Chine[1],[2].

Elle obtient son premier poste chez Goldman Sachs et travaille également chez Allianz Investors. Considérée comme une spécialiste de l'Asie, elle améliore son mandarin lors de six années passées en Chine. Après avoir quitté le monde de la banque et de la finance, elle entame une carrière de consultante indépendante pour des startups[4].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

D'abord membre du Parti libéral-démocrate (FDP)[5], elle adhère à l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) en 2013 pour ses positions eurosceptiques, ce qui constitue alors la ligne principale du parti, avant que les questions d'immigration ne prennent par la suite le dessus. En 2017, Le Figaro indique qu’elle est « reconnue pour son intelligence et son tempérament », qu’elle est libérale économiquement et admire Margaret Thatcher[6].

En 2017, alors qu'elle était inconnue du grand public un an plus tôt, elle est choisie par l'ancien député CDU Alexander Gauland pour mener avec lui la campagne des élections fédérales pour l'AfD. Elle apparaît alors plus moderne et intransigeante que les dirigeants du parti Bernd Lucke et Frauke Petry, qui sont écartés pour leur modération et leur manque de charisme.

Elle est ensuite élue présidente du groupe parlementaire AfD au Bundestag[7].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Elle se déclare opposée à l’islam, qui est selon elle « incompatible avec l’Allemagne » et qui « menace » le pays. Elle prône « une immigration qualifiée »[6]. Elle accuse les Églises catholique et protestante, hostiles à l'AfD et favorables à l'immigration en Allemagne, de rejouer le « même rôle peu glorieux qu'elles ont joué » sous le nazisme, lorsqu'elles ne se sont pas opposées à ce régime[8].

Membre de la Fondation Friedrich von Hayek, elle défend une conception monétariste qui lui fait considérer les dépenses publiques et sociales comme néfastes. Selon L'Humanité, elle déplore « les boulets que constitueraient les pauvres et les migrants »[9].

Elle souhaite que la chancelière Angela Merkel soit déférée devant la justice pour sa politique d'accueil durant la crise migratoire en Europe[5].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Lesbienne, elle a pour compagne une citoyenne suisse d'origine sri-lankaise, Sarah Bossard. Elles ont deux enfants, qu'elles élèvent en Suisse[6], à Einsiedeln, dans le canton de Schwytz depuis 2019[10],[11]. Bien qu'étant hostile à l'accueil des migrants, elle aurait, selon le magazine Der Spiegel, employé illégalement une réfugiée syrienne à son domicile suisse[5].

Elle déclare que sa vie personnelle a influencé son engagement politique : « L’immigration homophobe musulmane est un risque pour notre avenir », et confie en avoir fait l'expérience « très tôt »[6] :

« Je connais ça depuis mon enfance. Je viens d’un petit village qui a été submergé par une immigration musulmane. J’ai entendu à l’école ou à la piscine des insultes parce que j’étais une jeune Allemande. J’ai vu se développer des zones de non-droit pour les femmes et c’est de pire en pire. [Il y a en Allemagne] des no-go areas où ma compagne et moi ne pouvons plus aller. C’est aussi une question pour les droits de femmes en général. Notre Constitution est claire en ce qui concerne l’égalité des sexes. Mais dans l’islam, dans la charia, les hommes et les femmes ne sont pas égaux. Je n’en veux pas dans notre pays[6]. »

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (de) « Alice Weidel », sur Munzinger Biographie (consulté le )
  2. a et b Boris Busslinger, « Alice Weidel, énigme aux idées drastiques », Le Temps,‎ , p. 6 (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  3. Kathleen Schuster, « AfD's Alice Weidel: The pride of the populists, a mystery to everyone else », dw.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Allemagne : qui est la porte-parole de l'extrême droite Alice Weidel ? », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b et c « Allemagne: le trio de l'extrême droite », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  6. a b c d et e Nicolas Barotte, « Allemagne : Alice Weidel, l'anti-islam, l'anti-Merkel, l'anti-Europe », lefigaro.fr, 20 septembre 2017.
  7. Alice Weidel, interviewé par Nicolas Barotte, Ana Vicente Carbajosa et Tonia Mastrobuoni, « Alice Weidel : "L'AfD est ma deuxième force du pays" », Le Figaro, samedi 3 / dimanche 4 mars 2018, page 6.
  8. « Allemagne: l'extrême droite accuse l'Église d'agir comme au temps du nazisme », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Bruno Odent, « Allemagne. Les nationalistes de l’AfD, grands perdants de la crise sanitaire ? », sur humanite.fr,
  10. (de) Erich Aschwanden, « Die AfD-Fraktionsvorsitzende Alice Weidel wohnt wieder in der Schweiz – im Klosterdorf Einsiedeln », Neue Zürcher Zeitung,‎ (ISSN 0376-6829, lire en ligne, consulté le )
  11. Julien Guillaume et doe (adaptation web), « Alice Weidel, figure controversée de l'AfD, vit avec sa compagne en Suisse centrale », sur Radio télévision suisse, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]